
Le politologue Julien Geoffroy Kouao a animé une conférence sur le rôle des rois et des chefs traditionnels dans les règlements de conflits en Côte d’Ivoire.
Une conférence organisée par la structure Afrique intelligence Côte d’Ivoire, société de communication et de marketing au musée des civilisations au Plateau, ce lundi 31 juillet 2023.
Julien Geoffroy Kouao est intervenu sur la place des rois et chefs traditionnels dans la préservation de la cohésion sociale et la valorisation de nos traditions.
Lors de sa prise de parole, il a d’abord situé le contexte et défini les différents termes du sujet. Après avoir mis en lumière la typologie des chefs traditionnels et rois, le politique a avoué l’importance de ces autorités traditionnelles dans notre société surtout en ces temps de recherche de la paix.
La constitutionnalisation
Il a salué l’Etat de Côte d’Ivoire pour la constitutionnalisation de la chefferie. Cette démarche permet de renforcer l’autorité de ces chefs traditionnels. « L’Etat de Côte d’Ivoire a fait un effort pour valoriser nos valeurs traditionnelles en constitutionnalisant la chefferie traditionnelle. Désormais, nous avons en Côte d’Ivoire une institution importante au sein de laquelle se retrouvent tous nos garants de nos us, de nos coutumes, de nos traditions. C’est la chambre nationale des rois et chefs traditionnels. C’est important en ce sens que ceci participe du renforcement des compétences, des pouvoirs, des prérogatives de ces autorités traditionnelles qui jouent un rôle important dans la consolidation de la cohésion sociale et dans la préservation de nos traditions », a-t-il noté.
Julien Geoffroy Kouao a également indiqué que ces têtes couronnées ont plusieurs outils pour régler un conflit. Les tribunaux traditionnels, les alliances interethniques sont entre autres, moyens utilisés pour arbitrer un différend. « Ils sont souvent mis à rude épreuve mais il faut saluer la volonté de nos chefs et rois de toujours rassembler les Ivoiriens », fait-il remarquer.
L’autonomie des chefs traditionnels
Face à ce déficit, Julien Geoffroy Kouao préconise que l’Etat octroie une indemnité à ces chefs traditionnels « pour leur permettre d’agir au quotidien ». En plus de la constitutionnalisation, il faut essayer de les valoriser en leur octroyant une indemnité pour leur permettre d’agir au quotidien.
Ajouter à cela, il a demandé aux chefs coutumiers de s’adapter aux différents changements du monde ce qui contribuera non seulement à renforcer les traditions et à les rendre plus utiles au monde.
Interrogé au passage sur la crise de chefferie à Moossou, le politologue a indiqué que les mécanismes traditionnels ne permettent pas de juguler ce conflit mais il faut voir du côté des autorités administratives et étatiques.
Il a souhaité que soit mis sur pied un groupe de réflexion sur le mode de désignation du chef.
Ali B.